LOUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron (ici le 29 août à l’Élysée) inaugurera le Conseil national de la reconstruction le 8 septembre. Mais qui sera à ses côtés ? POLITIQUE – C’est le grand chantier pour entamer son nouveau quinquennat, pour prouver que l’exécutif a bel et bien changé “de voie”. Jeudi 8 septembre, Emmanuel Macron lancera le Conseil national pour la reconstruction, instance censée rassembler toutes les composantes de la nation, tant politiques qu’associatives. Mais moins d’une semaine après la sortie, l’affaire semble mal partie. Le rendez-vous a été donné à Marcoussis dans l’Essonne et le programme est désormais connu : plein emploi, scolarisation, santé, bien vieillir et transition écologique, a indiqué la Première ministre Élisabeth Borne à France Inter une semaine avant le jour J. Avec quels invités ? C’est là que tout se complique pour l’exécutif. Les invitations ont été envoyées durant l’été aux représentants des différentes forces politiques, économiques, sociales et coopératives. Très peu ont répondu…

François Bayrou mais pas Édouard Philippe

Emmanuel Macron pourra compter sur François Bayrou, nommé secrétaire général. “J’ai toujours défendu cette idée qu’il faut trouver des terrains de consensus pour favoriser un certain nombre de diagnostics qui n’avancent jamais”, a déclaré à l’AFP le responsable du Modem, se disant “prêt à aider par tous les moyens pour garantir que cette démarche fonctionne bien”. et pour que personne ne se sente instrumentalisé ». Sera-t-il le seul représentant d’un parti politique autre que La République En Marche ? L’ancien Premier ministre Édouard Philippe, président du parti Horizons, a annoncé qu’il ne pourrait pas être là. Officiellement, il est lié par des engagements internationaux liés à sa ville du Havre et pourrait être remplacé par la maire d’Albi Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Mais le timing est aussi opportun pour l’empêcher de s’impliquer dans une affaire à laquelle il “ne croit absolument pas”, confient ses proches à franceinfo. Du côté de l’opposition, les “non merci” se sont accumulés. Dès juillet, Olivier Marleix, patron des députés LR, faisait savoir qu’il était “exclu de participer à tout ça”. Fin août, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, le président LR du Sénat Gérard Larcher a également refusé. Dénonçant la “confusion des rôles” et exprimant sa crainte de voir le Parlement “contourné”, la troisième figure de l’Etat précise que ses “réticences” sont partagées par “la grande majorité des présidents des groupes”. Sur le Rassemblement national, Marine Le Pen a fermé la porte en juin. L’initiative d’Emmanuel Macron n’a pas plus de succès à gauche. Fusillade, “outil de communication” sans intérêt, EELV sera sur la longue liste des absents. Tout comme la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et le PCF, comme leur porte-parole Ian Brossat l’a confirmé à franceinfo. Il reste le Parti socialiste, mais les chances sont minces : le 31 août, le secrétaire national du PS Sébastien Vincini a déclaré au Parisien qu’”à ce stade, le parti n’adhérera pas au CNR”.

Des syndicats divisés, mais tous mélangés

Une autre défection est intervenue vendredi 2 septembre depuis les Territoires unis, où se réunissent les trois Associations de maires (AMF), départements et régions. Si elles ont “salué la volonté affichée de changer de méthode”, ces associations estiment que le cadre CNR n’est pas propice à répondre à leurs interrogations. Les syndicats bougent en ordre dispersé, même si tout le monde est sur ses gardes. La CFDT de Laurent Berger et la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) de François Asselin ont répondu à l’invitation. Idem au Medef, malgré les doutes de son président Geoffroy Roux de Bézieux sur “l’efficacité” du dispositif. Le syndicat Solidaires a déclaré qu’il ne participerait pas aux pourparlers. La CGT doit trancher mercredi, mais “nous ne voulons pas nous engager dans un déguisement de dialogue ou d’échange”, a déclaré à l’AFP Céline Verzeletti, la responsable syndicale de la confédération. Force Ouvrière ne s’est pas non plus prononcée sur cette phase. Pour combler les sièges vides, Emmanuel Macron pourra enfin compter sur le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Thierry Bodet. Ce dernier, qui s’est ému de la création d’une instance à première vue semblable à la sienne, a confirmé sa présence, tout en appelant Emmanuel Macron à “établir clairement” le rôle des participants. Étaient également invités la présidente du Conseil supérieur pour le climat Corinne Le Quéré, le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici et le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau. RTL dit avoir dit oui au chef de l’Etat. À voir aussi sur Le HuffPost: Rentrée scolaire: Macron demande aux ministres “sérieux et crédibilité” Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.