Lors du procès de l’attentat de Nice, qui s’ouvre lundi, l’association Promenade des Anges a invité le procureur François Molin à témoigner, pour obtenir des “réponses” sur le prélèvement d’organes sur certaines victimes, a-t-elle expliqué samedi. “Nous n’avons jamais reçu d’explication justifiant la nécessité de ces énormes contributions et donc le procureur Molins a été déféré, qui viendra témoigner devant le tribunal correctionnel et dont nous attendons des réponses pour comprendre ce qui s’est passé. passé”. a déclaré ce samedi à Nice, lors d’une conférence de presse, Me Virginie Le Roy, l’un des conseils de cette association de victimes de l’attentat du 14 juillet 2016.
“Totalement hors de proportion”
A l’époque, ce juge, aujourd’hui procureur général près la Cour de cassation, était, en tant que procureur de Paris, chargé des affaires de terrorisme au niveau national. “Il y a de nombreuses victimes, dont des enfants, que nous avons observés après coup, et après leur inhumation, sans que les familles en soient informées, que leurs organes ont été prélevés, que lors de l’autopsie des prélèvements ont été effectués”, a rappelé l’avocat. Lire aussi Le procès de l’attentat de Nice débutera lundi prochain à Paris Selon elle, ces prélèvements “n’étaient pas justifiés” et “intervenaient de manière totalement disproportionnée” puisque parfois “des organes entiers étaient prélevés”. Selon Stéphane Erbs, co-président de l’association Promenade des Anges, qui a perdu sa femme dans l’attentat, une quinzaine de victimes seront concernées par ces prélèvements d’organes. Selon l’avocat en question, la seule explication donnée par la suite aux parents des victimes a été donnée par le parquet de Nice. Elle avait souligné, selon elle, que ces prélèvements avaient été effectués pour la protéger d’éventuelles poursuites judiciaires concernant les conditions de prise en charge hospitalière, un argument qu’elle juge “incongru”. “C’est incohérent parce que les mandats qui ont ordonné les autopsies ont été obtenus dans le cadre d’une attaque terroriste et ces mandats n’avaient qu’un seul but, déterminer les causes du décès”, a-t-elle soutenu, ajoutant que, selon elle, ces mandats énoncent clairement que l’ablation des viscères ne doit être effectuée que si nécessaire. Lire aussi Attentats : malgré le calme, l’islamisme menace toujours “Cette explication n’a aucun sens, sinon tous ceux qui sortent de l’hôpital sont dépouillés de certaines fonctionnalités pour alimenter les dossiers judiciaires des hôpitaux”, a encore observé Me Le Roy. Le 14 juillet 2016, un terroriste au volant d’un camion a tué 86 personnes sur la Promenade des Anglais à Nice, lors du feu d’artifice du soir, avant d’être abattu par la police. Six ans après les faits, huit prévenus sont jugés à partir de ce lundi devant le tribunal spécial de Paris pour ce procès terroriste qui doit durer jusqu’à la mi-décembre. VOIR AUSSI – Attentat de Nice : les victimes se préparent à témoigner