Le directeur du lancement, Charlie Blackwell-Thompson, a pris la décision finale d’annuler le centre spatial Kennedy en Floride, a déclaré un commentateur de la NASA dans une diffusion vidéo. Artemis I devait décoller à 14h17 samedi, mais le vol a été retardé en raison d’une fuite de carburant. Photo : Getty Images/Joe Raedle
Cinquante ans après Apollon
Une nouvelle tentative pourrait avoir lieu lundi ou mardi, mais la NASA devra analyser tous les paramètres avant de décider d’une nouvelle date. Après mardi, aucune nouvelle possibilité de lancement n’est possible avant le 19 septembre en raison de la position de la Terre et de la Lune. Cinquante ans après la dernière mission Apollo, cette première mission test, sans équipage à bord, est la première étape du programme Artemis, qui vise à établir une présence humaine permanente sur la Lune, lui permettant ensuite de servir de tremplin. vers Mars. La fusée SLS orange et blanche, qui aurait dû effectuer son premier vol samedi, est en développement depuis plus d’une décennie pour devenir la plus puissante au monde. Juste avant 6h00. heure locale, le feu vert a été donné pour commencer à remplir les réservoirs de la fusée avec son carburant cryogénique – un total d’environ trois millions de litres d’hydrogène et d’oxygène liquides surfondus. Mais vers 7h15, une fuite a été détectée au fond de la fusée, au niveau du tube par lequel passe l’hydrogène dans le réservoir. Le flux a été interrompu alors que les équipes ont fait trois tentatives consécutives pour résoudre le problème, sans succès, a indiqué la NASA.
Problèmes techniques
Lundi, lors de la première tentative, le lancement a également été annulé à la dernière minute en raison de problèmes techniques, d’abord une fuite similaire qui aurait pu être colmatée puis le refroidissement des moteurs. En milieu de week-end aux Etats-Unis, jusqu’à 400 000 personnes étaient attendues pour admirer le décollage, notamment depuis les plages environnantes. Plusieurs astronautes ont également fait le déplacement, dont le Français Thomas Pesquet. Artemis I devrait permettre de vérifier que la capsule Orion, au sommet de la fusée, est sûre pour transporter les astronautes à l’avenir. Grâce à ce nouvel engin, l’agence spatiale américaine entend renouer avec l’exploration humaine lointaine, la Lune étant 1000 fois plus éloignée de la Station spatiale internationale.
En route vers la lune
Le voyage devrait durer environ six semaines au total. Orion parcourra jusqu’à 40 000 miles (64 000 km) derrière la Lune, plus loin que tout autre vaisseau spatial habitable jusqu’à présent. L’objectif principal d’Artemis I est de tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit. A son retour dans l’atmosphère terrestre, elle devra supporter une vitesse de 40 000 km/h et une température deux fois moins chaude que la surface du Soleil. Au total, le navire doit parcourir environ 2,1 millions de kilomètres avant d’atterrir dans l’océan Pacifique. Des employés de la NASA préparent le bouclier thermique pour protéger la capsule Orion lors de la mission Artemis II. Photo : NASA/Isaac Watson Le succès complet de la mission serait un soulagement pour la NASA, qui visait initialement un premier lancement pour SLS en 2017. La NASA aura dépensé plus de 90 milliards de dollars pour son nouveau programme lunaire d’ici fin 2025, selon le contrôle public.
Vol différent et inclusif
Le nom Artémis a été choisi d’après une figure féminine, la sœur jumelle du dieu grec Apollon, faisant écho au programme Apollo qui n’envoyait que des hommes blancs sur la surface lunaire entre 1969 et 1972. Cette fois, la NASA veut permettre à la première personne de couleur et à la première femme de marcher sur la Lune. La prochaine mission, Artemis II, emmènera des astronautes sur la Lune en 2024, sans y atterrir. Cet honneur sera réservé à l’équipage d’Artemis III, au plus tôt en 2025. Après cela, la NASA souhaite lancer environ une mission par an. Il s’agira ensuite de construire une station spatiale en orbite lunaire, nommée Gateway, et une base à la surface de la Lune. Ici, la NASA veut tester les technologies nécessaires pour envoyer les premiers humains sur Mars : de nouvelles combinaisons, un véhicule pour se déplacer, une utilisation possible de l’eau lunaire… Selon le chef de la NASA Bill Nelson, un aller-retour vers la planète rouge avec Orion, qui prendrait plusieurs années, pourrait être tenté à la fin des années 2030.