Enthousiasme pour un sport interdit en ville depuis plus de 20 ans en France ? Véritable développement de la pratique en France, porté par le succès notamment de Cyril Gunn, le numéro 1 des poids lourds ? L’arène était comble et l’UFC pouvait se frotter les mains pour venir en territoire hexagonal. A 17h00, une foule déjà solide, s’étirant sur plusieurs centaines de mètres, s’est enroulée autour de l’enceinte. Des jeunes, principalement, mais pas seulement, des familles, venus découvrir le phénomène UFC, la plus grande organisation de MMA au monde. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait également fait le déplacement, assise au premier rang et grimaçant notamment lors des phases de frappe.

Ngannou et Usman présents dans la salle

Il n’est pas resté jusqu’au bout et aura raté une partie du festival français : cinq combattants et autant de succès. Au premier plan dont la tête d’affiche de la soirée, le n°1 des poids lourds, Cyril Gane (32 ans, 10 victoires, 1 défaite, 6-1 UFC), contre le n°3, l’Australien Tai Tuivasa (29, 14). -3, 11-3 UFC). Francis Ngannou, le champion du monde en titre, et Kamaru Usman, l’ancien champion poids welter, également présents, auront apprécié le spectacle. Celle d’une Arena chantant dans le refrain de La Marseillaise lors de la première reprise, qui crie « Cyryl ! Kirill ! Un Gane faisant ce qu’il sait faire de mieux : toucher sans être touché, essayer d’éviter la puissance de son adversaire… jusqu’à 1’30” du 2e round… Où Gane se fait assommer, ce que Francis Ngannou n’avait pas réussi à faire. Le combat devient alors féroce, titanesque. Le Français a devant lui un arbre, un rocher, une montagne qui reçoit les coups du tremblement. Gane comprend qu’il doit changer de stratégie : ce sera la guerre et une montée en puissance qu’il n’a jamais donnée pour un KO massif. au 3e tour. Incroyable! « Je n’ai pas de mots pour décrire à quel point le public est incroyable : merci, merci, merci, merci ! »

Grand Chelem pour les Bleus

Benoît Saint-Denis (26 ans, 10-1, 2-1 UFC), avait allumé le feu le premier, en entrant au son de NTM, « façon Seine Saint-Denis », bien sûr. Ovation pour l’ancien soldat des forces spéciales. Généreusement, comme d’habitude, les poids légers ont été livrés sans arrière-pensée. Sauvé in extremis du gong dans la première, la 2e reprise n’ira pas plus loin que les 20 premières secondes, son adversaire est touché en crochet. « Je suis dur comme un roc, vous le découvrirez bientôt. J’espère vous apporter beaucoup de joie à l’avenir. Tu es genial ! »s’enthousiasme Saint-Denis. Fares Ziam a emboîté le pas, s’imposant par décision, tout comme William Gomis, après 15 minutes de combat et une tentative de triangle de son adversaire. « Je préfère mourir que partir. Et j’ai entendu ce public, je n’ai pas pu le lâcher ! Nous sommes à Paris ! » Outre Ciryl Gane, on attendait aussi beaucoup de Nassourdine Imavov, n°12 en moyenne division. Face à Joaquin Buckley, Imavov avait annoncé son intention de finir. Les deux hommes étaient en guerre. Plus fort, plus précis, plus déterminé, emporté par la foule scandant son prénom, Imavov n’a pas fini. Mais vaincu. “Merci beaucoup ! Vous m’avez envoyé beaucoup de messages, de soutien. Merci d’être là, merci d’être venu !” Que restera-t-il de cette première nuit de l’UFC en France ? Tubes français pestiférés, ambiance incroyable, soutien incessant aux combattants français. Inconvénient sans doute, l’absence de français… A l’année prochaine.