L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, opposé à l’accord entre le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), estime qu’”une autre gauche est possible, qui rompt avec l’exagération et le sectarisme”. », dans un manifeste publié samedi 3 septembre sur le site du Journal du Dimanche (JDD).
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Ce “manifeste” est signé par 400 personnalités de gauche, dont la quasi-totalité des opposants à la ligne pro-Nupes de l’actuel premier secrétaire du PS, Olivier Faure. On y retrouve le maire du Mans, Stéphane Le Foll, l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, l’actuelle leader de la minorité Hélène Geoffroy, le maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) ou encore le président de la Région Occitanie. , Carole Delga.
La maire de Paris, Anne Hidalgo – ancienne candidate présidentielle du parti – ne fait pas partie des signataires de la plateforme.
“Positions de bombardement de défi”
Constatant un “paysage politique brisé”, Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS après l’accord de ce parti avec LFI, estime que “ni la majorité relative anémique [des macronistes]et les oppositions essentiellement mues par le radicalisme ne semblent pas non plus en mesure de répondre aux attentes de nos compatriotes.”
“Il est fort possible que la communication effrénée d’une majorité affaiblie, sans boussole ni projet, et les postures théâtrales d’oppositions radicalisées ne suffisent pas à répondre à l’épuisement démocratique qui prive la République de sa force vitale”, poursuit-il. . .
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“Ce serait une erreur de se contenter d’attitudes grandioses de désobéissance, acceptant le mariage de l’inconséquence et de la violence, dans un nihilisme où la colère empêcherait l’avènement de l’espoir”, ajoute-t-il dans ce manifeste. Pour les signataires, “la gauche est selon nous imprégnée de l’esprit de nuance”.
“Républicains de gauche”
Dans ce contexte, “c’est donc à nous, Républicains de gauche et d’où que nous venons, de nous organiser pour rassembler nos forces et unir nos efforts pour redonner au peuple français l’espoir qu’il mérite”. , écrit encore Bernard Cazeneuve.
L’ancien chef du gouvernement adresse “un appel au rétablissement, et donc à la formation d’une dynamique collective” et précise “le mandat des militants de l’espoir : démontrer au jour le jour qu’une autre gauche est possible, qui rompt avec les exagérations”. et sectarisme ».
M. Cazeneuve affirme que « si ce que nous croyons être de droite suscite l’intérêt, un mouvement se créera et nous en ferons une force utile pour rassembler le plus largement possible tous ceux qui désespèrent du rétrécissement de la gauche au maximum des franges sectaires. .
Et il tacle : “la gauche est sous la coupe de Jean-Luc Mélenchon et l’administration PS s’est permise d’être une ‘pince’”.
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Parmi les signataires figurent également plusieurs anciens ministres socialistes (Christian Eckert, Frédéric Cuvillier, Jean Glavany, Michel Sapin ou Catherine Trautmann), des maires socialistes (comme Nicolas Mayer-Rossignol, à Rouen), le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais – Gir, des députés « dissidents » du Nupes, des présidents de département, des sénateurs, mais aussi des membres du Parti de la gauche radicale (PRG), dont son président, Guillaume Lacroix.
De son côté, Anne Hidalgo, qui ne soutient pas l’accord Nupes en raison de ses profondes divergences avec LFI, a estimé que “le PS ne sera plus ce qu’il était, il ne sera plus comme avant, mais il y a toujours un avenir et une histoire. », lors d’un discours à la rentrée universitaire de la Fédération socialiste de Paris. “Cette voix ne doit pas être cachée”, a-t-il dit, expliquant qu’elle “n’a jamais eu un socialisme honteux”. “Moi à gauche, je l’ai appris au berceau, dans ce que ça apporte quand ça se transforme, pas seulement quand c’est dans le sortilège”, a-t-il ajouté.
Le monde avec l’AFP