Treize euros la marinière de moules chez Paon, 15,90 € chez Chicorée, 16,90 € chez Aux Moules, 17,90 € chez Pot Beaujolais… Un rapide coup d’œil à la carte des restaurants du centre de Lille suffit à les convaincre que le prix des moules est devenu un peu salé. Aux Moules de Lille, on nous dit : « Tous les produits de la mer ont augmenté de prix. Les balades, à marée haute à Saint-Malo jeudi, étaient à 14 € le kilo. Habituellement, je les ai pour moins de 7 €. »
Au Passage Rihour, vous avez le prix le plus démocratique de la rue avec des tops marinara à 12,50 €. “En plus, c’est de Zélande, du vrai, assure le patron, il y en a qui viennent d’Allemagne, ne vous y trompez pas. Là, on est au même niveau que les autres années en prix de vente. Mais notre prix d’achat est 20% plus élevé que d’habitude. Encore une fois, les Néerlandais nous ont donné un coup de pouce pour Braderie, sinon c’était 50% plus cher. »
Ineke Nijssen, porte-parole du très sérieux office des moules zélandais, relativise : « La saison n’a commencé que le 6 juillet, c’est vraiment le début de la saison, il est difficile de savoir si tôt si les prix ont augmenté. Mais force est de constater qu’il y a eu de nombreuses augmentations des prix de l’électricité et des transports, par exemple. Par conséquent, le prix de la moule ne peut qu’être affecté. Une situation qui n’est pas compatible avec la volonté de la municipalité de Lille, qui, contestée il y a un mois, a estimé un prix raisonnable pour les moules-pommes de terre “entre 12 € et 15 €. Si vous jetez un œil à nos archives, l’inflation des moules semble être une dure réalité : en 2002, première année de Braderie en euros, les moules-frites se vendaient entre 9 et 10 €. En 2018, le même plat était en moyenne à 11€. Lire aussi Braderie de Lille : des retrouvailles médiatisées ce samedi
Les clients semblent trouver la même chose. C’est en tout cas l’avis d’Olivier, Sylvie et Marie-Pierre, d’Épinal (Vosges) : « Ils sont très bons. C’est vrai qu’ils sont un peu chers mais ils en valent la peine. »
Lila, Lilloise pure (de moules ?), s’est assise chez Ducasse, du côté de la rue Solférino : « C’est une tradition. Chaque année à la Braderie j’arrive à manger au moins une moule frite. Là pour une fois c’était à 13,50 €. Démocratique. Mais pas nécessairement pour les restaurants. Le patron rigole aussi : « Ils étaient très chers cette année. Ils devaient aussi venir d’Ukraine. »