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« La polio peut seulement gagner du terrain s’il existe une communauté de gens assez importante qui sont non protégés », souligne d’emblée le microbiologiste agréé Christian Jacob.
Dans le comté de Rockland, dans l’État de New York, où un jeune Américain a été frappé de paralysie après avoir contracté cette maladie très contagieuse en juillet, seuls 60 % des enfants étaient vaccinés.
En contraste, 86 % des petits Québécois avaient reçu leurs cinq doses de vaccin contre la poliomyélite en 2019, selon les chiffres de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ).
Il s’agit d’un « très bon taux de vaccination », affirme M. Jacob.
Photo d’archives, AFP
Une boîte de vaccins contre le poliovirus.
Or, l’hésitation vaccinale qui est à la hausse depuis le début de la pandémie de COVID pourrait faire diminuer ces chiffres dans les prochaines années.
« Et à ce moment, c’est possible qu’on voie certaines petites épidémies apparaître, même dans des pays industrialisés », poursuit-il.
À l’heure actuelle, le plus important est que les autorités de santé publique « fassent leur travail » et suivent l’évolution de la situation de près, estime le Dr Michel G. Bergeron, fondateur du Centre de recherche en infectiologie de l’Université Laval.
Assez de vaccins
Elles devraient s’assurer d’avoir assez de vaccins en stock, convaincre les populations réticentes de se faire immuniser et surveiller les eaux usées, où la polio est détectable, énumère Christian Jacob.
En réponse aux questions du Journal, l’Agence de la santé publique du Canada écrit qu’elle compte « commencer l’analyse des eaux usées dès que possible », sans avancer de date ou de villes spécifiques.
Le Laboratoire national de microbiologie testera également des échantillons d’eaux usées qui ont été prélevés plus tôt cette année dans les principales municipalités à haut risque, fait savoir la porte-parole de l’Agence.
♦ Le Canada a été officiellement déclaré exempt de poliovirus sauvage en 1994 par l’Organisation mondiale de la Santé.
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