Il souhaite ainsi construire deux centres médicaux, l’un à l’est de Montréal et l’autre à Québec. Ces installations, entièrement construites et gérées par des entreprises privées, seront composées de groupes de médecine de famille (GMF) et de mini-hôpitaux destinés, entre autres, à traiter les urgences mineures. « Il y a des gens qui pensent que le mot ‘privé’ revient à parler du diable. » — Une citation de François Legault, chef de la Coalition avenir Québec Mais pour François Legault, il n’est pas question de forcer les Québécois à payer pour les soins qu’ils reçoivent dans ces centres médicaux. Pour nous, le secteur privé doit être gratuit pour les patients, a-t-il répété. Ainsi, les actes médicaux seront remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec.

Si cela fonctionnait, nous saurions

Lors de son point de presse, François Legault a dit s’attendre à ce que sa proposition suscite toutes sortes de débats. Et il n’avait pas tort. Les autres partis de la campagne préélectorale n’ont pas tardé à réagir. Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, affirme que la CAQ veut couper dans les services publics. Photo : Radio-Canada / Valérie Gamache C’est le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, qui a ouvert le bal, qui a complètement fermé la porte à cette idée. Il faut voir où ça va. Il se dirige vers une dégradation planifiée des services publics, a-t-il déclaré. Pour lui, la volonté de la CAQ de réduire les impôts vise à réduire les sommes disponibles pour financer le réseau de la santé et à ouvrir la porte à l’intervention des entreprises privées dans les services publics. Même son de cloche du côté québécois de la solidarité. Le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a décrié la proposition. La santé privée, si ça marchait, on le saurait, a-t-il réitéré lors d’une conférence de presse à Rimouski. Selon lui, les agences de placement privées et les CHSLD privés sont la preuve que le secteur privé n’est pas la solution aux problèmes du Québec. “François Lego est tombé amoureux du secteur privé et je pense que l’amour l’aveugle. » — Une citation de Gabriel Nadeau-Dubois, co-représentant de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a désapprouvé la proposition de François Legault de se tourner vers le secteur privé pour répondre aux problèmes du réseau de la santé. Photo : Radio-Canada / Dany Pilote De son côté, la chef libérale Dominique Anglade s’est également dite opposée à une intervention plus privée en santé, avec une mise en garde toutefois. La seule fois où nous regardons le secteur privé dans le domaine de la santé, c’est pour accélérer les chirurgies, a-t-il soutenu.

“Sourire avec un “p””

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, cette proposition est la preuve que les tendances conservatrices sont bien présentes à la CAQ. Je pense que François Legault est influencé par Éric Duhaime, a-t-il dit en réponse à la question d’un journaliste. C’est le cas dans le dossier GNL Québec […], et cela s’applique également à la santé. M. Legault tourne à droite. François Legault avait planifié cette attaque. Moi à gauche, à droite, ça ne me dérange pas, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse samedi matin. Ce qui est important pour moi, ce sont les résultats. Je suis un gars réaliste. De son côté, le chef conservateur s’est réjoui de la comparaison. “Voir que la CAQ considère tranquillement le ‘mot-P’ un peu moins tabou est une bonne nouvelle”, a commenté Éric Duhaime lors de son point de presse samedi après-midi. Le chef du Parti conservateur, Éric Duhaime, s’est rendu dans un vignoble de Sainte-Anne-de-la-Pérade pour proposer la fin du monopole de la SAQ sur la vente d’alcool au Québec. Photo : Radio-Canada / Sébastien Desrosiers La mauvaise nouvelle, c’est qu’elle vient de François Lego, a-t-il ajouté. Selon lui, le patron de la CAQ n’est pas sincère dans sa volonté de rénover la structure du système québécois. Son parti estime que cette proposition ne va pas assez loin. Il veut permettre la concurrence dans le réseau de la santé pour que le patient en ait pour son argent, selon le candidat Karim Elayoubi.

libérer le vin

Et ce n’est pas seulement dans le domaine de la santé que le chef conservateur souhaite voir davantage d’interventions du secteur privé. Il visitait un vignoble à Sainte-Anne-de-la-Pérade pour proposer de mettre fin au monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ) sur la vente d’alcool au Québec. Éric Duhaime souhaite ainsi libérer le vin en province. Il jure que son parti n’est pas contre la SAQ, mais déplore le fait que les producteurs québécois soient soumis à une réglementation très stricte. C’est très compliqué, dit M. Duhaime, qui veut que l’alcool soit considéré comme un bien de consommation normal.