Mis à jour hier à 20h39.
Charles Lecavalier La Presse
« Tous les grands éditeurs devraient revoir leurs pratiques. On ne peut plus donner de privilèges aux longs shows [de gaz à effet de serre (GES)]. On ne peut plus avoir une bourse du carbone qui donne autant de laissez-passer aux émissions majeures de gaz à effet de serre», a expliqué samedi le leader parlementaire de Québec solidaire lors d’un point de presse. Ainsi, M. Nadeau-Dubois est revenu sur une déclaration de la veille, alors qu’il avait été arrêté par un militant lors d’une réunion publique qu’il avait tenue à la coopérative de solidarité Paradis, à Rimouski. Il lui avait demandé pourquoi « la solidarité québécoise craint plus son propre suicide politique que notre suicide collectif », puisque le parti refuse de renoncer à la croissance économique pour sauver la planète. M. Nadeau-Dubois a ensuite répondu que certains secteurs d’activité, comme le logement social, la santé ou les transports publics, devaient continuer à se développer. Globalement, le parti ne pense pas que la décroissance soit nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques. Mais certaines industries en souffriront. Il y a des secteurs de notre économie qui doivent absolument se contracter. Le secteur pétrolier… il y a plusieurs secteurs industriels qui devront réduire leurs activités dans les années à venir, dans les prochaines décennies, c’est vrai. Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire M. Nadeau-Dubois a souligné que son parti ne laissera pas tomber les travailleurs et veut proposer, dans son plan climat qui sera présenté ce dimanche, une “transition juste”.
Le vert à la campagne
Après avoir montré des engagements dans le secteur de la santé, dans la crise du coût de la vie, pour les personnes âgées puis pour le CPE, Québec solidaire mise gros sur son plan climat. Dans une allocution prononcée à Longueuil en soirée devant une centaine de militants, M. Nadeau-Dubois a affirmé qu’il s’agirait d’un “tournant” dans sa campagne. « Je vais le traîner partout au Québec à partir de demain. Je vais l’utiliser à chaque occasion. Demain est un tournant dans notre campagne. Dès demain, je me donne pour objectif d’imposer enfin la lutte aux changements climatiques dans cette campagne électorale », a déclaré M. Nadeau-Dubois, sous de vifs applaudissements. Toutes les autres promesses que nous faisons, tous les engagements que nous prenons sont fondamentalement sans valeur si la planète s’éteint. Si la planète disparaît, il n’y aura pas de prospérité. Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire Il promet transparence et honnêteté. Il expliquera aux électeurs qu’il n’est pas possible de gagner la lutte contre le changement climatique “si on ne change rien”.
Aucun privilège
Dans le secteur industriel, ces changements affecteront les raffineries et d’autres industries qu’il n’a pas nommées. « Quelle est la bonne décision financière ? S’entêter dans des secteurs voués au déclin ou investir dans des secteurs d’avenir et accompagner les travailleurs des secteurs en déclin pour les redéfinir et ne pas perdre d’emplois ? a demandé. Il refuse de mettre toute la pression sur les particuliers alors que les gros pollueurs bénéficient de “privilèges sur le marché du carbone”. “Ce n’est pas juste de faire pression sur le monde et de laisser les gros pollueurs s’en tirer”, a déclaré M. Nadeau-Dubois.
Réajustement
Le leader parlementaire promet cependant de mettre en place un programme de « réajustement » au cœur de sa transition juste. Ce programme aura deux objectifs. Tout d’abord, le soutien aux travailleurs des industries en voie de modernisation. « S’il faut moderniser ou changer les façons de faire et que cela signifie que les travailleurs n’ont plus les compétences, il faut les recycler. On ne peut pas les laisser de côté », a déclaré M. Nadeau-Dubois. Puis pour soutenir les travailleurs des fameuses industries « en déclin », que M. Nadeau-Dubois a refusé de nommer, à l’exception des raffineries : « On ne peut pas les abandonner. Ces gens veulent gagner leur vie. Ce n’est qu’une transition », a-t-il expliqué.