« 70% des festivaliers créent un compte avant l’événement. C’est-à-dire qu’ils seront retournés automatiquement sans avoir à faire quoi que ce soit. Sur les 30% restants, certains créeront leur compte après le festival pour récupérer leur argent. Mais une minorité le quitte”, explique Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, qui attiraient 224 000 personnes à la mi-juillet. Les participants à l’édition 2022 avaient jusqu’au 9 août pour réclamer leur solde. Sinon, le site indique que “le crédit est définitivement perdu”.
Entre 50 et 100 000 euros non réclamés chaque année aux Vieilles Charrues
Chaque année, c’est pourtant “entre 50.000 et 100.000 euros” que ne réclament pas les mécènes du festival, estime le directeur. “Ce montant est converti en dons pour nos investissements, nos projets pour l’année prochaine.” Selon l’organisateur, de moins en moins de festivaliers ne récupèrent pas les euros qui leur ont été crédités. “Le but n’est pas que l’argent reste dans les comptes, mais que les festivaliers aient confiance en cette solution de paiement. Nous ne sommes pas ici pour faire de l’argent sur leur dos. Nous ne facturons pas de frais d’administration ou de gestion de compte. Cette solution coûte de l’argent aux Vieilles Charrues », explique Jérôme Tréhorel.
“Entre 5 et 10% des festivaliers ne revendiquent pas le crédit du Hellfest”
L’autre grand festival de l’ouest, le Hellfest, lui aussi adepte du cashless depuis 2015, a décidé pour la première fois cette année de reverser l’argent restant aux clubs. « Nous avons proposé aux festivaliers de prêter allégeance à quatre associations : WWF, Action contre la faim, Femmes solidaires et l’Institut Pasteur. Habituellement, les sommes versées allaient à la production du Hellfest. Ça faisait partie de nos recettes”, explique Eric Perrin, représentant du grand festival de métal. Cette année, l’événement prévu sur deux week-ends a attiré 420 000 personnes. “Entre 5 et 10% des festivaliers ne s’en réclament pas”, estime Eric Perrin. En 2019, sur les 180 000 festivaliers qui ont assisté au format 4 jours, 11,5 millions d’euros ont été dépensés en nourriture et boissons sans numéraire.
Un dispositif adopté par les festivaliers
Depuis sept ans, ce moyen de paiement se répand dans les festivals. Les Vieilles Charrues ont été les premières à l’expérimenter, selon son directeur. Selon Weezevent, entreprise leader en Europe, cet été seulement “200 millions d’euros” ont transité par ces puces électroniques, confie Pierre-Henri Deballon, co-fondateur et directeur de Weezevent. Il n’y a pas que les festivals qui utilisent cette solution, mais aussi les événements sportifs ou les salons… Le dirigeant assure que le modèle économique de Weezevent ne repose pas « sur le chiffre d’affaires généré par l’événement sur l’argent déposé. Un métier partagé par Antoine Pecquet, co-fondateur de Weecop, qui propose également des solutions cashless. “Nous ne recevons ni argent ni commission.” Lire aussi : Carte. Découvrez les records de fréquentation des festivals dans l’Ouest cet été
Les événements rares ne compensent pas du tout et sont effrayants
En revanche, ces sociétés vendent leur technologie aux organisateurs : “environ 1 euro par puce utilisée et nous mettons à disposition des équipes pour assurer la mise en œuvre sur le terrain”, explique le directeur de Weezevent, également acteur majeur de l’émission de billets immatériels. en France. Selon le professionnel, “entre 4 et 5% des tickets de restauration ne sont pas réclamés ou récupérés par les participants”. Sachant que pour certains événements, “c’est plus de 10 millions d’euros de recettes rien qu’en boissons et nourriture”. Selon le chef, « 99 % des événements indemnisent les personnes dans un délai fixé entre deux semaines et deux mois ». Par exemple, les visiteurs du festival de Beauregard en Normandie ont encore jusqu’au 15 septembre pour récupérer les euros qu’ils avaient déposés sur leur compte début juillet. Et pour les rares événements à ne pas être indemnisés du tout ? “Nous remarquons un sentiment négatif chez les clients. Cela crée l’effet inverse de ce qui est prévu. Les gens ne veulent pas perdre d’argent, alors ils rechargent petit et consomment moins pour ajuster leurs dépenses », explique Pierre-Henri Deballon.
Évitez l’argent liquide au festival
D’autres, comme le festival Bout du Monde, sont encore parmi les rares à utiliser des « tickets » échangés aux buvettes. Mais Jacques Guérin directeur du festival du Finistère avoue que « cette année, il y avait une longue file d’attente pour acheter des billets. On pourrait choisir ça…