Cette mission sera confiée “à des députés de différents groupes, chargés de la première compilation de l’évaluation, car il existe déjà 123 filières de traitement d’urgence dans les 164 juridictions du pays”, précise Isabelle Rome dans Le JDD. “D’ici six mois, ils feront des recommandations” et “avec Elisabeth Borne et Eric Dupond-Moretti, on pourra aussi s’inspirer de modèles comme l’Espagne ou le Québec”, ajoute-t-il. Interrogée par Le JDD sur l’éventuelle création d’une catégorie de magistrats, la représentante du ministre auprès du Premier ministre a répondu qu’elle ne « veut pas[t] de ne pas préjuger des conclusions de la mission”. Notamment sur la notion d’influence, voire de contrôle coercitif”, ajoute Isabelle Rome. Elle note que les révocations de garde parentale par l’auteur de violences conjugales “sont de plus en plus fréquentes : 411 pour le seul premier semestre 2022, contre 75 en 2017”. “Nous devons mettre fin à ce vieux schéma selon lequel un partenaire violent peut être un bon père”, dit-il encore. “Il faut aussi interpeller la violence des auteurs et apporter un soutien concret aux victimes”, poursuit le porte-parole du ministre, qui annonce le lancement d’un “nouveau starter package”. « Une sorte de guichet unique, expérimenté dans de nombreux lieux, pour apporter tout l’accompagnement nécessaire aux victimes et les aider à sortir : mobilisation de l’aide sociale, accès à l’éducation, aide au retour à l’emploi, hébergement en « urgence » ou prise en charge psychiatrique, ” il explique. Pour autant, il n’annonce pas d’augmentation du budget alloué à “cette grande cause” qui est reconduite pour les cinq ans. “Les milliards d’euros que demandent les associations, nous y sommes”, se défend Isabelle Rome, qui parvient à ce résultat en “mettant un terme à toutes les sommes que les ministères y consacrent”. Cependant, les associations spécialisées se plaignent toujours d’un manque de financement. “La volonté sans moyens est un résultat d’annonce. Dire que c’est important mais ne pas trouver d’argent pour résoudre le problème n’est pas cohérent”, a raillé vendredi sur franceinfo Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.