L’opposition a exprimé dimanche sa réticence à la proposition du gouvernement de venir discuter en amont du projet de budget pour 2023, LR comme RN et LFI préviennent qu’ils ne voteront pas pour, quoi qu’il en soit. « Nous appelons toute la délégation nationale à travailler sur le budget 2023 avant même qu’il ne soit finalisé. Ces dialogues de Bercy seront proposés à tous les députés des commissions économiques de l’Assemblée et du Sénat, la majorité comme l’opposition”, a déclaré le porte-parole du ministre des Comptes publics Gabriel Attal au Parisien. Le ministre entend lors de ces discussions présenter ses “pistes” et “arbitrages en cours” et discuter des “propositions en vue du débat parlementaire” à l’automne, selon la nouvelle méthode gouvernementale de recherche de compromis. En l’absence de majorité absolue pour les macronistes, l’intention de voter contre le budget de la part de l’opposition “laisserait peu d’options autres que de recourir au 49-3” pour approuver le texte sans vote, prévient Gabriel Attal. La Première ministre Elizabeth Bourne n’a pas non plus exclu d’utiliser cette arme constitutionnelle cette semaine. Lire aussi Course en avant à l’Assemblée pour l’examen du budget 2023 Lancés dans leur campagne interne pour la présidence de leur parti, les Républicains réunis à Angers ont aussitôt assuré qu’ils ne voteraient pas ce budget. « Que cette majorité réussisse, nous ne serons pas sa béquille », a affirmé le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, prétendant à la tête du parti. Il a promis que les élus LR exerceraient leur droit d’amendement “sans débat, sans coopération, sans confusion” car “nous sommes dans l’opposition”. “Il n’est pas question, avec des artifices politiques, d’entrer dans un petit jeu de négociations”, a également plaidé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, autre candidat déclaré. Le patron des députés LR, Olivier Marleix, a toutefois souligné que son groupe “essaiera toujours (d’)être la boussole pointant vers l’intérêt national”. Même fin d’inacceptable de la part de l’extrême droite. “Je n’irai pas à Bercy pour un dialogue avec Gabriel Atal”, a tranché sur BFMTV le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, accusant ce dialogue ou le Conseil national pour le rétablissement, de “lieux de discussion, de marchés alternatifs” au Rencontre nationale. Il a également affirmé que le groupe de députés RN “ne voterait pas pour le budget”, sans préciser s’il voterait contre ou s’abstiendrait, car “on commence à (…) connaître” la “brutalité et la cruauté” d’Emmanuel. L’oeuvre de Macron. Et si le 49-3 est utilisé, “nous déposerons probablement une motion de censure”, a-t-il prévenu.
Mode “Communication”.
De son côté, la cheffe des parlementaires LFI, Mathilde Pano, n’a pas dit “non dans l’immédiat” à la proposition du ministre. Mais “c’est à eux de reculer” car “nos propositions sont connues (et) nous les porterons dans l’arène démocratique”, a-t-il prévenu sur France 3, citant les hausses de salaires, la taxation des “super profits” et le gel à nouveau des prix. , qui sera inclus dans une proposition de “contre-budget”. Lire aussi A l’Assemblée nationale la course aux propositions législatives bat son plein “On va essayer d’arranger ça” au Parlement, mais “je pense qu’on va voter contre ce budget”, a-t-il dit. Le président de la commission des finances de l’Assemblée Éric Coquerel (LFI) a également exprimé ses réserves au Huffington Post : “Je suis favorable à la discussion au sein (de l’alliance de gauche) des Nupes” de la proposition de Gabriel Attal “car il ne faut pas l’utiliser uniquement pour la communication gouvernementale”. “En ce moment, j’ai surtout l’impression (…) qu’il est en quête d’une majorité précoce avec les républicains”, a-t-il ajouté. Quant à Olivier Faure, numéro un du PS, il n’a pas été tout à fait catégorique : “Je n’ai jamais refusé une main tendue alors qu’elle est vraiment tendue”, a-t-il déclaré à France inter-Franceinfo-Le Monde. « Si un budget de gauche est proposé demain, pourquoi devrais-je voter contre ? se demanda-t-il en interrogeant l’affaire. VOIR AUSSI – Elisabeth Borne n’exclut pas de recourir au 49-3 pour le budget