• À lire aussi : Santé plus privée : Legault attaque à nouveau Éric Duhaime Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a présenté un concept inédit, qualifié de « mini-hôpitaux privés », à mi-chemin entre un groupe de médecine de famille et un hôpital, dont les services seraient remboursés par le régime public. Deux de ces cliniques médicales privées verront le jour d’ici 2025 : une dans l’est de Montréal et l’autre au Québec. Chacun coûterait 35 millions de dollars et serait ensuite entièrement financé et géré par le secteur privé via un appel d’offres. Ils comprendraient une salle d’urgence ouverte 24 heures sur 24 pour traiter les cas mineurs et des salles de chirurgie d’un jour. «Ce que nous proposons, c’est d’innover dans le secteur privé, mais avec des services qui seront gratuits pour les patients», a résumé François Legault, de passage dans la circonscription d’Anjou, à Montréal. L’objectif, a expliqué le ministre de la Santé sortant, Christian Dubé, reste celui d’offrir “un meilleur accès au front” en développant une offre “complémentaire”. Le privé, une affaire délicate M. Legault a reconnu que la place du secteur privé dans le réseau de la santé « est toujours un sujet un peu sensible au Québec ». Puis rapidement, ses propos ont visé son adversaire Éric Duhaime – qu’il n’a toutefois pas directement nommé. Rappelons que le chef conservateur s’est engagé vendredi à laisser plus de place au privé dans le secteur de la santé. « Il y en a d’autres, a poursuivi le chef de la CAQ, qui proposent un système à deux vitesses où les riches pourraient se payer une assurance et donc avoir des services que les pauvres ne peuvent pas se permettre. Nous, à la CAQ, nous sommes très clairs : nous sommes un parti modéré, nous sommes un parti pragmatique, pas dogmatique. Ce que nous proposons, c’est d’innover […] avec privé. » Déjà en deux vitesses Plus tard dans la journée, le chef conservateur a riposté en disant que le système actuel est déjà à deux niveaux, car les consultations privées sont autorisées. « Sans me nommer, il attaque notre programme et dit que c’est un système de santé à deux vitesses. Juste pour vous dire que le système de santé à deux vitesses est le système actuel», a déclaré à son tour M. Duhaime lors d’un point de presse dans un vignoble de la Mauricie. Les conservateurs voudraient permettre à tous d’adhérer à une assurance complémentaire privée qui, selon eux, réduira les listes d’attente dans le système public. Au bout du compte, M. Duhaime se dit satisfait de la tournure des événements. “Nous voudrions que tous les partis politiques soient en faveur d’un système de santé privé. […] On est content de voir que la CAQ considère le mot P un peu moins tabou, et c’est une bonne nouvelle. » – Avec Jules Richer Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.