Le 4 septembre 2012, Richard Henry Bains a tenté de s’introduire au Théâtre Métropolis de Montréal pour attaquer le chef péquiste et ses partisans. L’attaque a fait un mort et un blessé grave. Elle a également perturbé une soirée festive célébrant la victoire de la première femme à gouverner le Québec et le retour au pouvoir du Parti québécois. Des gardes du corps de la Sûreté du Québec escortent en urgence Pauline Marois en pleine allocution le soir du 4 septembre 2012. Photo : La Presse canadienne/Paul Chiasson Pauline Marois estime que si un souverain avait attaqué un parti fédéraliste, la gestion de l’incident aurait pris une tout autre tournure. Franchement, je le regrette un peu car imaginez que cela se soit passé dans une autre formation politique…plutôt fédérale, où des souverains ou des souveraines auraient attaqué un chef de gouvernement […] On aurait fait les gros titres, ça aurait duré des jours et des jours. En minimisant les événements violents dans la Métropole, Mme Marois estime qu’elle et son parti n’ont pas bénéficié de la sympathie qu’ils auraient attendue de la population. L’entrevue de Daniel Thibault avec Pauline Marois sera diffusée sur Les Coulisses du Pouvoir dimanche à 11h. (EDT) chez ICI RDI.

Les politiques sont de plus en plus menacés

L’attentat a toutefois sensibilisé les Québécois aux menaces qui pèsent sur les politiciens. Le niveau d’agression verbale alimenté par les médias sociaux a augmenté ces dernières années. Mme Marois attribue cela en partie à l’élection du président américain Donald Trump, qui a discrédité les institutions démocratiques. Cela a donné une certaine crédibilité, un certain pouvoir à ceux qui veulent s’opposer à la démocratie, observe-t-il. Si la lutte politique appelle des débats houleux, l’ancien premier ministre aimerait que le discours soit parfois plus élégant. Mais c’est un peu le propre de l’action politique qui est une action de contradiction, précise-t-il. Ce qui est une action qui amène à l’opposition, parce qu’on veut présenter un autre point de vue et donc, en ce sens, c’est une pièce un peu inhérente à l’action politique. Pauline Marois ne voulait pas parler d’attaque politique à l’époque pour ne pas “détériorer” sa relation avec la communauté anglo-québécoise, a-t-elle déclaré en entrevue dans les coulisses du pouvoir. Photo: Matin Blais

Et les élections au Québec…

Interrogée sur la campagne électorale québécoise et la défection d’électeurs vers le Parti québécois et le Parti libéral du Québec, Pauline Marois admet que les anciens partis ont du fil à retordre en ce moment. Peut-être, selon elle, parce que les Québécois connaissent les grandes orientations de ces formations politiques et se laissent entraîner vers des partis plus populistes sans grande vision, qui proposent des solutions à court terme. Mais l’ancien leader estime que les formations les plus expérimentées doivent garder le cap et proposer des projets qui répondent mieux aux besoins des citoyens. Cette traversée du désert devrait amener les partis, dont le mien, à essayer de revoir un peu les grands projets que nous promouvons, afin qu’ils soient encore plus à l’écoute des besoins des citoyens que nous voulons servir.