TÉMOIGNAGE – “Ils ont compté jusqu’à trois puis l’ont fait” : selon un témoin, “une soixantaine” des personnes sans billet se seraient introduites de force au Stade de France samedi soir pour assister au concert du rappeur. Dix-huit d’entre eux ont été éjectés peu après par les agents de bord. Les réunions de crise, rapports et recommandations qui ont suivi les graves incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions sont encore frais dans toutes les mémoires. Mais ce samedi soir 3 septembre, alors que le rappeur Booba réunissait 80 000 fans pour un concert historique qui a marqué l’apogée de sa carrière, plusieurs dizaines de personnes ont de nouveau réussi à forcer la sécurité autour du stade, et certaines pourraient même assister au concert sans avoir de billets. créant une scène de panique parmi les gens qui faisaient la queue. Les spectateurs, munis d’un billet valable, ont ensuite attendu trois quarts d’heure devant une entrée désignée, avant de pouvoir enfin rejoindre leurs places alors que le concert avait déjà commencé. La préfecture de police de Paris a indiqué au Figaro ce dimanche après-midi que 18 personnes figuraient parmi celles entrées illégalement dans le stade, mais ont été repérées puis expulsées par des agents. Lire aussi Destruction au Stade de France : le Sénat démolit la préfecture de police Le Figaro a pu recueillir le témoignage d’un des spectateurs ayant assisté à cette nouvelle scène de violence à l’entrée du stade. Alors qu’il faisait la queue devant la porte U, il les vit arriver vers 19h45. “une soixantaine de jeunes hommes vêtus de noir qui n’avaient pas de billet pour assister au concert” (alors que PP parle, elle, de “vingt personnes”). Selon notre témoin, Jessie, alors l’un d’entre eux aurait commencé le compte à rebours, avant de donner le signal d’attaquer les portiques de sécurité où les agents du stade vérifiaient les billets : « Ils ont compté jusqu’à trois, puis ils ont chargé. Il y avait un ou deux policiers et peut-être six officiers, mais ils ont été surpris et il y avait trop de monde. C’était la panique dans la file, tout le monde s’éloignait, c’était très violent. Les gens étaient choqués, j’ai vu beaucoup de filles pleurer ! Au moment où une quinzaine de policiers sont arrivés en renfort, il était trop tard, la soixantaine de personnes avait déjà franchi les grilles et monter les escaliers menant aux gradins. Jessie précise que les événements se sont déroulés dans une zone dans laquelle les téléspectateurs avaient été initialement filtrés, mais il s’agissait simplement d’une recherche physique. avant de franchir les grilles, les spectateurs n’avaient pas à présenter de billet. Il n’était donc pas surprenant que des personnes sans billet puissent accéder aux portes et de là se frayer un chemin à travers les portes. Quant aux policiers, ils étaient nombreux autour de cette zone près des points de recherche, mais étaient présents en moins grand nombre près des grilles. A lire aussi Au Stade de France, Booba est sacré et bannit ses démons « Quand la police est finalement arrivée, il était trop tard, poursuit Jessie, mais ils ont quand même fermé les grilles et nous ont dit de reculer. Ensuite, nous avons dû attendre trois quarts d’heure avant de pouvoir enfin entrer et le temps que j’arrive à ma place, l’introduction au concert était déjà passée, nous sommes arrivés très tard. Surtout, il dit avoir reconnu plusieurs des personnes qui se sont introduites de force sous ses yeux et qui ont ensuite regardé le concert, confortablement installées dans les rangées du stade et même dans le carré d’or pour certaines d’entre elles.

18 personnes ont été expulsées

Conjointement avec Le Figaro, la préfecture de police de Paris relativise l’ampleur des événements et précise de son côté que la plupart des personnes auraient été escortées hors du stade par la suite : « les agents de sécurité n’ont pas réussi à bloquer tous les protagonistes. Les forces de l’ordre qui étaient présentes dans le cadre du dispositif qui avait été mis en place aux abords et sur les voies d’accès des spectateurs ont été appelées pour renforcer les hôtesses de l’air. […] Sur la vingtaine de personnes rentrées sans titre, 18 ont pu être identifiées par les opérateurs vidéo du Stade de France et reconduites à l’extérieur du stade par la sécurité privée. La préfecture de police confirme toutefois qu’aucun des spectateurs sans billet entrés de force n’a été interpellé et que les “autres tentatives” de se faufiler dans le Stade de France ont été “limitées” grâce à “un dispositif massif de sécurisation et de gestion des flux et de lutte contre la délinquance”. autour du stade et prévenir et réprimer les cambriolages». Des poursuites judiciaires seront-elles intentées contre les émeutiers, dont les visages ont apparemment été identifiés dans les images de vidéosurveillance ? Pour le moment, la préfecture de police ne peut pas fournir de détails à ce sujet. En dehors de la zone, 13 vendeurs ambulants ont également été arrêtés et détenus, ainsi qu’un homme qui a commis des violences lors d’une rixe à l’extérieur du stade.